Matériel

Le Befree! trépied pour gens libres ?

Le trépied est il vraiment un accessoire indispensable pour le photographe ? Je répondrais oui et non… Non, en réaction à tous ces gens qui se prennent un petit peu trop au sérieux et en font une utilisation un peu zélée dans bon nombre de situations où il ne s’avère pas indispensable et pas même utile (et pour ça, comme pour beaucoup d’autres choses ici, il y a vraiment des baffes qui se perdent avec les photographes taïwanais suréquipés). Mais pour le reste, le trépied reste tout de même un accessoire utile en photographie et parfois même indispensable quand les temps de pose se doivent d’être s’allongés. Après avoir pendant pas mal d’années utilisé les bancs, les cailloux, les poubelles, les souches d’arbre, mon genoux… pour uniques trépieds, j’ai décidé d’investir dans un vrai trépied suffisamment compact et léger pour ne pas avoir la flemme de l’emporter (presque) partout avec moi. Il y a quelque temps que je cherchais donc un trépied qui soit à la fois assez peu encombrant pour rentrer dans mon sac de voyage et assez robuste pour supporter le poids de mon matériel dans sa configuration la plus lourde (un peu plus de 3 kg). Je me suis naturellement tourné vers Manfrotto car je possède déjà un trépied (pour ma longue-vue) et du matériel de cette marque (notamment plusieurs plateaux rapides rectangulaires ¼, 200 PL). Ce qui est bien avec Manfrotto, c’est qu’ils ont une sorte de configurateur en ligne sur leur site internet qui vous permet de rentrer les critères résumant votre cahier des charges pour vous proposer les trépieds qui seraient les plus adaptés à vos besoins. Ce qui l’est moins, c’est que ce configurateur n’est pas à jour et qu’il m’a donc renvoyé vers un petit trépied carbone (le M-Y 732 CY) qui m’avait l’air très bien sur le papier mais qui n’est, hélas plus disponible en magasin (en tout cas, je n’ai même pas pu le trouver à Taïwan… C’est pour dire…). J’ai donc du retourner à la case départ et j’ai fini par m’orienter vers un de ses successeurs : le befree (littéralement, le « soyez libres »).

Une scène nocturne à Taipei. Il m’a fallu un temps de pose de plus d’une minute pour arriver à ce rendu: trépied indispensable! (Joris Bertrand)

Une scène nocturne à Taipei. Il m’a fallu un temps de pose de plus d’une minute pour arriver à ce rendu: trépied indispensable! (Photo Joris Bertrand)

Même si mon befree est en aluminium (il existe désormais une version carbone), il a le mérite d’être léger (1,4 kg), compact (40 cm une fois replié) et relativement intéressant en terme de hauteur minimale (34 cm) et maximale (144 cm avec la colonne centrale déployée). Il est livré avec une rotule et une housse de transport et il a donc l’avantage d’être un tout en un en dépit d’un prix un peu élevé (mais ça, j’avoue que c’est moins un problème à Taïwan où le matériel est vraiment moins cher). Ce trépied est conforme à ce que j’attendais de lui. C’est vrai qu’il est compact, léger, facile à installer et à replier et sa housse de transport (aux couleurs du Stade Toulousain !) est pratique, même si elle est un peu trop voyante et que sa bandoulière est trop courte. La rotule est minimaliste voire même simpliste et elle ne permet pas vraiment un réglage précis au millimètre (mais pour ce qui est du centimètre, ça va…). Lors de la première utilisation, j’ai même trop dévissé la vis principale, la détachant ainsi de l’ensemble et perdant le petit axe fileté dans la pelouse… J’ai du ratisser le terrain à quatre pattes pendant près de vingt minutes avant de la retrouver… Plus de peur que de mal et on ne peut pas vraiment blâmer Manfrotto pour ça, mais je me permets juste de mettre en garde les utilisateurs manquant un peu de délicatesse ou qui ont des pattes d’ours à la place des mains (comme moi). Pour le reste, cette rotule permet tout de même d’assurer l’essentiel et notamment des cadrages verticaux et horizontaux. Une fois serré, le trépied et sa rotule ont encaissé sans flancher le poids de mon matériel et il n’y a donc aucune publicité mensongère concernant la charge maximale admissible (de 4 kg).

Il y a du filé dans cette image: sur le rideau d’eau et sur le bus qui passe derrière. Le temps de pose est de 16 s et la photo aurait donc été impossible à réaliser à main levée (Photo Joris Bertrand)

Il y a du filé dans cette image: sur le rideau d’eau et sur le bus qui passe derrière. Le temps de pose est de 16 s et la photo aurait donc été impossible à réaliser à main levée (Photo Joris Bertrand)

Pour résumer, je suis donc content de ce trépied. Jusqu’alors, je n’avais connu que mon trépied en aluminium Manfrotto 055XB (2,3 kg) surmontée d’une tête vidéo de type 128 RC (1 kg) sur lequel je posais ma longue-vue et qui me servait aussi occasionnellement à l’affût ou pour réaliser des poses longues. C’était du solide et du stable, mais vu le poids et l’encombrement de l’ensemble, tout ce petit monde m’attend bien sagement en Europe. Ce n’est donc pas si mal d’avoir réussi à trouver une solution plus adaptée à mon mode de vie actuel de petit globe-trotter. Au besoin, je pourrai toujours investir dans une rotule plus sophistiquée pour un usage un peu plus spécifique mais pour le reste, le befree rempli, selon moi, assez bien son rôle. Il est notamment un fidèle compagnon pour la photo de nuit dans Taipei comme vous pourrez le constater sur les photos spécialement réalisées pour illustrer ce petit article…

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