Vie du blog

Édito 2024

Meilleurs voeux pour cette nouvelle année 2024, aux visiteurs de passage comme aux plus fidèles lecteurs de La Nature des Images qui soufflera cette année ses 10 bougies! C’est un jour de juillet 2014, enfermé dans mon appartement au onzième étage d’une tour de la capitale taïwanaise en raison du passage d’un typhon que j’écrivais et publiais mon premier article. Un peu plus de 220 posts, environ 105200 visiteurs et 170000 clics plus tard, le blog est toujours là. Certes, pas à la cadence de ses débuts, mais il a le mérite d’encore exister. Souvent j’ai été tenté par le format chaîne vidéo YouTube qui m’aurait sans doute permis de toucher davantage de monde… Avec le recul, je suis toujours persuadé que toutes les contraintes liées à la prise de vue et au montage auraient eu raison de ma motivation bien plus tôt… Je constate d’ailleurs que bon nombre des youtubeurs photographes que je suivais à l’époque à laquelle mon blog était dans la force de l’âge ne sont plus actifs, à moins qu’ils se soient peut-être convertis à d’autres médias. Une poignée d’entre eux continuent cependant à publier régulièrement. En ce qui me concerne, je me satisfais de voir que mon petit blog continue de temps à autres à susciter des questions intéressantes et c’est toujours avec plaisir que j’accueille de nouveaux abonnés (spéciale dédicace à mes étudiants!). J’ai d’ailleurs relu avec curiosité le tout premier de mes posts. C’est drôle car ma vie a pas mal changé depuis ma période en tant que « mercenaire de la science », mais mes motivations de blogger n’ont au fond pas tant évolué que ça, et c’est sans doute tant mieux.

Lumineux bokeh (Photo Joris Bertrand)

L’histoire de ce blog c’est une peu un témoignage de la démocratisation du réflex numérique jusqu’au moment où il a été détrôné par l’hybride. D’un de ces adolescents devenu adulte dont la pratique photographique nature a été inspirée par Image et Nature et Nat’Images. Je me suis émerveillé du bond technologique entre les réflex EOS 400D et EOS 70D, puis j’ai été surpris (pour le meilleur comme pour le pire) par mon passage à l’hybride avec l’EOS R7. J’ai partagé avec vous mes pérégrinations concernant l’accumulation progressive de mon matériel photographique jusqu’à me constituer une panoplie éclectique sans jamais avoir trop céder aux sirènes du consumérisme (enfin je crois…). J’ai gardé mon dernier réflex pendant 10 ans, il a très bien fait le boulot et continue à m’être indispensable dans mon travail de biologiste (lorsqu’il s’agit de faire des photos macro calibrées avec un flash annulaire, par exemple). Je n’avais d’ailleurs jamais remplacé aucun de mes objectifs par une version plus récente jusqu’à ce que le Père Noël dépose cette année au pied du sapin le RF 50 mm F/1.8 STM (en sachant que j’avais fait l’impasse sur l’EF 50 mm F/1.8 STM). Le petit dernier risque bien de mettre mon bon vieil EF 50 mm F/1.8 II à la retraite et c’est un brin nostalgique que je (re)partage donc avec vous certains des posts dans lesquels je vous livrais mes impressions en temps réel sur mon apprentissage de ce qu’implique une ouverture à F/1.8, habituellement impossible à avoir sur un objectif « d’entrée de gamme » (voir image ci-dessus). Il est vrai qu’il était un peu ingrat… Il ne pardonnait aucun écart de mise au point, qu’elle soit d’origine humaine ou matérielle. Ses imperfections optiques et ses tâtonnements bruyants lors de recherche du point font partie intégrante de mon attachement à ce petit cailloux comme on n’en fait plus. Il intègrera donc ma collection personnelle d’objets dont je ne me servirai probablement plus mais desquels je ne peux pas me séparer et est à lui seul représentatif d’une part de mon histoire de la photo. Je ne sais d’ailleurs pas encore si je dois proposer un comparatif de ses qualités optiques à celles de son prédécesseur. On sait qui en sortirait vainqueur et je ne suis pas sûr d’avoir envie de contribuer à cette course au piqué…

Chape de plomb, sur le lac Léman (Photo Joris Bertrand).

En attendant, je vais essayer de me remettre un petit peu plus sérieusement à prendre des photos. Je dis ça chaque année depuis quelques années, mais en 2024, j’y crois un peu plus que les années précédentes!

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