Après maintenant plusieurs années d’utilisation d’un piège photographique, les images et les séquences vidéos s’accumulent souvent sur la carte SD, plus vite que je ne peux les traiter. Il y a, qui plus est, une quantité de « déchets »: déclenchements intempestifs et autres scènes somme toute assez banales qui ne justifient pas d’être incluses dans un montage vidéo et poussent à la procrastination quand il s’agit de faire un peu de tri… Pour le reste, il est évident que tout cela prend de la place (sur le disque dur) et du temps, mais c’est toujours bien sympathique de pouvoir capturer l’intimité de la vie sauvage. Je commence par partager le montage fait à partir des vidéos récupérées sur la période automnale 2023. Puis, je profite de cet article pour traiter de quelques points négatifs relevés sur mon piège photo.
Un accès au piège fastidieux…
Le Num’Axes PIE1037 peut être paramétré à distance mais de façon technologiquement un peu dépassée. Une application Smartphone dédiée (existant en version iOS et Android) permet certes d’accéder à tous les menus de l’appareil puis de transférer les modifications effectuées via une requête au format SMS. Toutefois, il n’est pas possible, ni de modifier, ni même de consulter le contenu de la carte SD. A part ça, on peut donc gérer en temps réel les menus de son piège photo, même depuis l’autre bout de la Terre, si tant est qu’on ait accès à un réseau téléphonique 2G/3G/4G. Là où j’ai l’habitude de placer mon piège, l’accès au réseau téléphonique est au demeurant très mauvais et paradoxalement, il ne m’est donc pas possible de modifier les réglages de l’appareil, même en étant situé à 1 mètre de lui. Sur des versions plus récentes disposant d’une connexion Wifi, je ne doute pas que ce problème ait pu être réglé, mais je n’ai jamais eu l’occasion de faire de test. Sur la plupart des pièges photo, les deux parties sont généralement articulées sur des charnières et l’appareil s’ouvre un peu comme livre. On comprend bien que le fait de placer l’écran et les boutons à l’intérieur présente des avantages certains de conception en terme d’étanchéité. Mais c’est vrai que devoir à chaque fois enlever les deux antivols, sortir l’appareil de son boîtier de protection, puis ouvrir le piège photo pour accéder à la fois aux boutons et à la carte SD a quelque chose d’un peu fastidieux. J’avais d’ailleurs vu que certains modèles ont l’écran carrément placé sur la face externe de l’appareil ou en tout cas permettent l’accès aux entrailles de la bête sans avoir à enlever celui-ci de l’arbre sur lequel il est monté.
Une batterie solaire pas complètement infaillible…
A l’usage, la consommation en piles d’un piège photo 4G est tout bonnement rédhibitoire! A raison de 12 piles AA à chaque fois, vouloir maintenir le dispositif en activité représente un sacré budget, le tout avec un impact environnemental carrément scandaleux. Première chose et bien que ce soit déconseillé par le fabriquant, j’ai commencé par investir dans un jeu de piles rechargeables. Deuxième, chose j’ai très vite rajouté à l’ensemble une batterie/panneau solaire (12V) pour essayer de rendre le tout autonome en énergie. Dans la pratique, ça ne marche pas complètement mais presque. Lors des périodes de froid prolongées au cours desquelles le soleil ne brille pas suffisamment, la batterie finit par se vider sans arriver à se recharger, les piles rechargeables prennent alors le relais mais à terme, peuvent également finir par s’épuiser. Je pensais alors que seule une intervention humaine pouvaient ramener le système à la vie. Or, j’ai depuis pu constater qu’à l’instar d’une sonde perdue sur son astéroïde ou sur sa planète lointaine, l’appareil se met parfois un beau jour à renvoyer des MMS avec une photo de chevreuil, de renard ou de sanglier alors qu’on ne s’y attendait plus… Bonne surprise! Sur ce point, cette configuration n’est donc pas fiable à 100% mais fait plutôt relativement bien le job.
Des problèmes de transmission des données…
J’ai noté un dernier soucis pour lequel je ne sais toujours pas si c’est mon matériel qui a un défaut ou si c’est du aux caractéristiques intrinsèques du modèle. Laissé à lui-même sur le terrain, il y a généralement un moment ou le dispositif continue bel et bien de fonctionner (de déclencher et d’enregistrer des photos et des vidéos). En revanche, je ne reçois plus de notifications par MMS. J’ai l’impression que c’est du à des évènements particuliers, notamment des journées à la fois chaudes et ventées où les déclenchements intempestifs sont nombreux. Concrètement, même sans animal passant devant le capteur mais les herbes et les branches e par le vent suffisent à sortir l’appareil de sa torpeur. Et là, c’est comme si la masse de photos et de vidéos finissait par provoquer un embouteillage d’information et à mettre le système d’envoi des notifications H.S.. Je ne sais donc pas si c’est normal mais ça me ferait réfléchir à deux fois avant d’utiliser ce dispositif pour une étude scientifique dans le cadre de mon travail par exemple.
Conclusion
Plus de points positifs que négatifs donc dans l’utilisation du piège photo. Il faut juste s’attendre à ce que l’appareil ait de temps à autre besoin d’une intervention humaine: pour vider la carte mémoire bien sûr, mais aussi pour gérer des soucis d’autonomie en énergie, voire de petits bugs d’ordre électronique… Si vous avez des avis à partager ou des suggestions, je suis bien entendu preneur de tout retour d’expérience.