Matériel

J’ai trouvé des défauts à mon piège photo…

Après maintenant plusieurs années d’utilisation d’un piège photographique, les images et les séquences vidéos s’accumulent souvent sur la carte SD, plus vite que je ne peux les traiter. Il y a, qui plus est, une quantité de « déchets »: déclenchements intempestifs et autres scènes somme toute assez banales qui ne justifient pas d’être incluses dans un montage vidéo et poussent à la procrastination quand il s’agit de faire un peu de tri… Pour le reste, il est évident que tout cela prend de la place (sur le disque dur) et du temps, mais c’est toujours bien sympathique de pouvoir capturer l’intimité de la vie sauvage. Je commence par partager le montage fait à partir des vidéos récupérées sur la période automnale 2023. Puis, je profite de cet article pour traiter de quelques points négatifs relevés sur mon piège photo.

Un accès au piège fastidieux…

Le Num’Axes PIE1037 peut être paramétré à distance mais de façon technologiquement un peu dépassée. Une application Smartphone dédiée (existant en version iOS et Android) permet certes d’accéder à tous les menus de l’appareil puis de transférer les modifications effectuées via une requête au format SMS. Toutefois, il n’est pas possible, ni de modifier, ni même de consulter le contenu de la carte SD. A part ça, on peut donc gérer en temps réel les menus de son piège photo, même depuis l’autre bout de la Terre, si tant est qu’on ait accès à un réseau téléphonique 2G/3G/4G. Là où j’ai l’habitude de placer mon piège, l’accès au réseau téléphonique est au demeurant très mauvais et paradoxalement, il ne m’est donc pas possible de modifier les réglages de l’appareil, même en étant situé à 1 mètre de lui. Sur des versions plus récentes disposant d’une connexion Wifi, je ne doute pas que ce problème ait pu être réglé, mais je n’ai jamais eu l’occasion de faire de test. Sur la plupart des pièges photo, les deux parties sont généralement articulées sur des charnières et l’appareil s’ouvre un peu comme livre. On comprend bien que le fait de placer l’écran et les boutons à l’intérieur présente des avantages certains de conception en terme d’étanchéité. Mais c’est vrai que devoir à chaque fois enlever les deux antivols, sortir l’appareil de son boîtier de protection, puis ouvrir le piège photo pour accéder à la fois aux boutons et à la carte SD a quelque chose d’un peu fastidieux. J’avais d’ailleurs vu que certains modèles ont l’écran carrément placé sur la face externe de l’appareil ou en tout cas permettent l’accès aux entrailles de la bête sans avoir à enlever celui-ci de l’arbre sur lequel il est monté.

Une batterie solaire pas complètement infaillible…

A l’usage, la consommation en piles d’un piège photo 4G est tout bonnement rédhibitoire! A raison de 12 piles AA à chaque fois, vouloir maintenir le dispositif en activité représente un sacré budget, le tout avec un impact environnemental carrément scandaleux. Première chose et bien que ce soit déconseillé par le fabriquant, j’ai commencé par investir dans un jeu de piles rechargeables. Deuxième, chose j’ai très vite rajouté à l’ensemble une batterie/panneau solaire (12V) pour essayer de rendre le tout autonome en énergie. Dans la pratique, ça ne marche pas complètement mais presque. Lors des périodes de froid prolongées au cours desquelles le soleil ne brille pas suffisamment, la batterie finit par se vider sans arriver à se recharger, les piles rechargeables prennent alors le relais mais à terme, peuvent également finir par s’épuiser. Je pensais alors que seule une intervention humaine pouvaient ramener le système à la vie. Or, j’ai depuis pu constater qu’à l’instar d’une sonde perdue sur son astéroïde ou sur sa planète lointaine, l’appareil se met parfois un beau jour à renvoyer des MMS avec une photo de chevreuil, de renard ou de sanglier alors qu’on ne s’y attendait plus… Bonne surprise! Sur ce point, cette configuration n’est donc pas fiable à 100% mais fait plutôt relativement bien le job.

Des problèmes de transmission des données…

J’ai noté un dernier soucis pour lequel je ne sais toujours pas si c’est mon matériel qui a un défaut ou si c’est du aux caractéristiques intrinsèques du modèle. Laissé à lui-même sur le terrain, il y a généralement un moment ou le dispositif continue bel et bien de fonctionner (de déclencher et d’enregistrer des photos et des vidéos). En revanche, je ne reçois plus de notifications par MMS. J’ai l’impression que c’est du à des évènements particuliers, notamment des journées à la fois chaudes et ventées où les déclenchements intempestifs sont nombreux. Concrètement, même sans animal passant devant le capteur mais les herbes et les branches e par le vent suffisent à sortir l’appareil de sa torpeur. Et là, c’est comme si la masse de photos et de vidéos finissait par provoquer un embouteillage d’information et à mettre le système d’envoi des notifications H.S.. Je ne sais donc pas si c’est normal mais ça me ferait réfléchir à deux fois avant d’utiliser ce dispositif pour une étude scientifique dans le cadre de mon travail par exemple.

Conclusion

Plus de points positifs que négatifs donc dans l’utilisation du piège photo. Il faut juste s’attendre à ce que l’appareil ait de temps à autre besoin d’une intervention humaine: pour vider la carte mémoire bien sûr, mais aussi pour gérer des soucis d’autonomie en énergie, voire de petits bugs d’ordre électronique… Si vous avez des avis à partager ou des suggestions, je suis bien entendu preneur de tout retour d’expérience.

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Vie du blog

Édito 2024

Meilleurs voeux pour cette nouvelle année 2024, aux visiteurs de passage comme aux plus fidèles lecteurs de La Nature des Images qui soufflera cette année ses 10 bougies! C’est un jour de juillet 2014, enfermé dans mon appartement au onzième étage d’une tour de la capitale taïwanaise en raison du passage d’un typhon que j’écrivais et publiais mon premier article. Un peu plus de 220 posts, environ 105200 visiteurs et 170000 clics plus tard, le blog est toujours là. Certes, pas à la cadence de ses débuts, mais il a le mérite d’encore exister. Souvent j’ai été tenté par le format chaîne vidéo YouTube qui m’aurait sans doute permis de toucher davantage de monde… Avec le recul, je suis toujours persuadé que toutes les contraintes liées à la prise de vue et au montage auraient eu raison de ma motivation bien plus tôt… Je constate d’ailleurs que bon nombre des youtubeurs photographes que je suivais à l’époque à laquelle mon blog était dans la force de l’âge ne sont plus actifs, à moins qu’ils se soient peut-être convertis à d’autres médias. Une poignée d’entre eux continuent cependant à publier régulièrement. En ce qui me concerne, je me satisfais de voir que mon petit blog continue de temps à autres à susciter des questions intéressantes et c’est toujours avec plaisir que j’accueille de nouveaux abonnés (spéciale dédicace à mes étudiants!). J’ai d’ailleurs relu avec curiosité le tout premier de mes posts. C’est drôle car ma vie a pas mal changé depuis ma période en tant que « mercenaire de la science », mais mes motivations de blogger n’ont au fond pas tant évolué que ça, et c’est sans doute tant mieux.

Lumineux bokeh (Photo Joris Bertrand)

L’histoire de ce blog c’est une peu un témoignage de la démocratisation du réflex numérique jusqu’au moment où il a été détrôné par l’hybride. D’un de ces adolescents devenu adulte dont la pratique photographique nature a été inspirée par Image et Nature et Nat’Images. Je me suis émerveillé du bond technologique entre les réflex EOS 400D et EOS 70D, puis j’ai été surpris (pour le meilleur comme pour le pire) par mon passage à l’hybride avec l’EOS R7. J’ai partagé avec vous mes pérégrinations concernant l’accumulation progressive de mon matériel photographique jusqu’à me constituer une panoplie éclectique sans jamais avoir trop céder aux sirènes du consumérisme (enfin je crois…). J’ai gardé mon dernier réflex pendant 10 ans, il a très bien fait le boulot et continue à m’être indispensable dans mon travail de biologiste (lorsqu’il s’agit de faire des photos macro calibrées avec un flash annulaire, par exemple). Je n’avais d’ailleurs jamais remplacé aucun de mes objectifs par une version plus récente jusqu’à ce que le Père Noël dépose cette année au pied du sapin le RF 50 mm F/1.8 STM (en sachant que j’avais fait l’impasse sur l’EF 50 mm F/1.8 STM). Le petit dernier risque bien de mettre mon bon vieil EF 50 mm F/1.8 II à la retraite et c’est un brin nostalgique que je (re)partage donc avec vous certains des posts dans lesquels je vous livrais mes impressions en temps réel sur mon apprentissage de ce qu’implique une ouverture à F/1.8, habituellement impossible à avoir sur un objectif « d’entrée de gamme » (voir image ci-dessus). Il est vrai qu’il était un peu ingrat… Il ne pardonnait aucun écart de mise au point, qu’elle soit d’origine humaine ou matérielle. Ses imperfections optiques et ses tâtonnements bruyants lors de recherche du point font partie intégrante de mon attachement à ce petit cailloux comme on n’en fait plus. Il intègrera donc ma collection personnelle d’objets dont je ne me servirai probablement plus mais desquels je ne peux pas me séparer et est à lui seul représentatif d’une part de mon histoire de la photo. Je ne sais d’ailleurs pas encore si je dois proposer un comparatif de ses qualités optiques à celles de son prédécesseur. On sait qui en sortirait vainqueur et je ne suis pas sûr d’avoir envie de contribuer à cette course au piqué…

Chape de plomb, sur le lac Léman (Photo Joris Bertrand).

En attendant, je vais essayer de me remettre un petit peu plus sérieusement à prendre des photos. Je dis ça chaque année depuis quelques années, mais en 2024, j’y crois un peu plus que les années précédentes!

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Balade automnale (Photo Joris BERTRAND)

Les hêtraies sont des forêts majestueuses tout au long de l’année mais l’ambiance qui y règne en automne, quand les feuilles des arbres virent à l’orange, est particulièrement photogénique… Pour magnifier le tout, l’usage d’un objectif grand angle (ici, du Tokina ATX PRO SD 11-16 F/2,8 ID DX II, ou quel que soit son nom exact) permet de chercher des perspectives originales en composant avec les troncs et les branches tortueuses des hêtres au premier plan et le sous bois clair caractéristique de ces peuplements en toile de fond. Pour rendre encore plus chatoyantes les couleurs de la scène, il est encore possible d’ajuster la balance des blancs en choisissant un réglage, type « Temps nuageux » voire « Ombre » et pourquoi pas de pousser avec modération les curseurs de vibrance et/ou de saturation dans Adobe Lightroom. Sur la photo choisie pour illustrer cet article, on est à 11 mm, pas à pleine ouverture mais pas loin (F/5.6) et le temps d’exposition a automatiquement été ajusté au 1/60 s pour une sensibilité de 320 ISO. La photo a cet avantage de ne pas inclure de bande sonore. Ce jour là, les chiens de chasse au sanglier beuglant à tue-tête enlevaient à peut près toute la magie du moment et nous avons du assez rapidement écourté la la balade. Vivement l’instauration du jour sans chasse…

Des images racontées...

Balade automnale dans le Vallespir

Image
Matériel

Le RF 400 mm F/4 DO IS USM en approche?

Rien d’officiel à ce stade, mais le site Canon Rumors a annoncé l’arrivée prochaine (prévue pour 2024) d’une version pourvue de la nouvelle monture RF de son 400 mm F/4 DO IS USM. Pourquoi je trouve ça intéressant? Premièrement, parce qu’on peut parfois s’étonner de voir Canon sortir des optiques aux caractéristiques atypiques, voire même saugrenues et dans tous les cas inattendues avant même de mettre à jour leurs valeurs sûres. Par exemple, j’ai du mal à m’expliquer pourquoi la marque n’a toujours pas de RF 300 mm F/4L IS USM, ni de RF 300 mm F/2.8 IS USM au catalogue…

Deuxièmement, j’ai certainement un avis très biaisé sur la question mais compte-tenu de ma pratique de photographe de nature « mobile », je pense que le 400 mm F/4 constitue le graal en terme de compromis longueur de focale/ouverture maximale. Je dis ça alors même que je n’ai jamais eu l’occasion de tester une telle optique, mais je me suis forgé une opinion que je crois solide, un peu par déduction… En tant que fidèle utilisateur de l’EF 300 mm F/4L IS USM, j’apprécie son ouverture maximale de F/4 qui permet de travailler même en faible conditions de lumière, et de bien détacher son sujet de l’arrière-plan. Certes, ça fait tout ça un peu moins bien qu’un objectif permettant d’ouvrir à F/2.8 mais on a, en contre partie un produit à la fois moins encombrant, plus léger (1190 g contre 2400 g) ce qui est un plus non négligeable pour une utilisation à main levée (et qui plus est, presque 3 fois moins cher !). Une ouverture maximale de F/4 (et a fortiori) de F/2.8 confère également une bonne aptitude à être couplé à des teleconverters 1.4x (moyennant la perte d’un diaphragme) et 2x (moyennant la perte de deux diaphragmes). En ce qui me concerne, j’ai souvent utilisé l’EF 300 F/4L IS USM avec l’Extender EF 1.4x II, combinaison délivrant des images somme toute correctes à F/5.6 et à une focale résultante de 420 mm (et même 672 mm en équivalent 24×36 avec un boîtier à capteur APS-C et son crop factor de x 1.6) dont vous pourrez avoir un aperçu ci-dessous. Mais souvent, j’aurais bien aimé avoir encore plus (et c’estd’ailleurs peut-être par frustration que j’ai fini par acheter le RF 800 mm F/11 IS STM). C’est alors que je me suis mis à rêver de 400 mm F/4…

Le 400 mm F/4 ferait à peu près tout pareil que le 300 mm F/4 mais avec 100 mm de longueur de focale en plus et devient donc un 560 mm F/5.6 avec un teleconverter 1.4x (soit 960 mm en équivalent 24×36 sur capteur APS-C) et multipliez tout ça par deux avec un doubleur de focale (et une ouverture résultante de F/6.3). Certes l’ensemble sera aussi plus encombrant (128 x 232,7 mm) et lourd (2100 g) mais l’EF 400 mm F/4 DO IS II USM aurait encore des caractéristiques physiques acceptables.

Un cygne passe (Photo Joris BERTRAND).

Pourquoi n’ai-je donc jamais franchi le pas de me payer cet objectif en version EF? En fait, je l’ai vraiment cherché en occasion dans tout Tapei lorsque je vivais à Taïwan. J’ai ensuite failli le louer pour l’essayer mais il est aussi assez difficile à se procurer. Plus tard, alors que j’étais déjà retourné en France, j’en ai un jour vu un d’occasion dans la vitrine d’une boutique photo sur Perpignan. J’ai hésité car il restait cher (environ 2500 €) et qu’il s’agissait en plus de la version I qui était un peu critiquée pour ses qualités optiques par rapport à la version II (plus récente). De plus, je savais que je passerais tôt ou tard à l’hybride et j’étais de toute façon reticent à l’idée de continuer à investir dans les objectifs en monture EF ou EF-S. Pour ne rien regretter, j’ai quand même été jeter un coup d’œil sur le bon coin et là, coup de théâtre! Je trouve un EF 400 mm F/4 DO IS II USM pour le même prix, vendu par un particulier résidant à une heure de route de chez mes parents. Comme Néo dans Matrix, j’aurais tendance à dire que « je ne crois pas en la destinée car je ne supporte pas de ne pas être aux commandes de ma vie », mais quand le destin m’arrange, ça peut se discuter… Cette opportunité ne s’est jamais concrétisée car le temps que je me manifeste, la rareté s’était déjà envolée…

Le Canon EF 400 mm F/4 DO IS II USM (en attendant son successeur) (source: Les Numériques)

Ces optiques « DO « , à lentilles diffractives, ont justement été conçues pour proposer des objectifs à encombrement et poids maîtrisé par rapport à leurs homologues pourvus de lentilles « classiques ». Je vois donc d’un bon œil le fait que Canon ait fait le choix de continuer à développer cette gamme en monture RF car elles sont annonciatrices de choses prometteuses pour les allergiques du trépied et de l’affût. J’accueille donc ce qui reste, rappelons-le, toujours une rumeur à ce stade avec enthousiasme mais il reste cependant un petit détail qui risque comme souvent de faire (très) mal: le prix! En sachant que la version EF 400 mm F/4 DO IS II USM est toujours autour des 7000 €, je ne vois pas comment on pourrait se situer en dessous…

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Canon, persiste et signe avec les focales atypiques…

L’effet d’annonce

En annonçant le RF 200-800 mm F/6.3-9 IS USM le 2 nombre 2023, Canon continue d’étoffer sa gamme d’objectifs RF/RF-S pour appareils hybrides à capteurs APS-C et plein format, en donnant naissance à un nouvel OVNI dans le monde de la photo. En terme de combinaison focale/ouverture, le petit dernier n’a donc rien à envier à ses prédécesseurs, les RF 600 mm F/11 IS STM et RF 800 mm F/11 IS STM. Citons également le RF 100-500 mm F/4.5-7.1L IS USM, qui bien que plus traditionnel en terme de range présentait déjà des valeurs d’ouvertures inattendues.

Le Canon RF 200-800 mm F/6.3-9 IS USM possède un zoom externe et il est blanc comme un L (Source canon.fr)

Il y a quelques années à peine, se risquer à lancer de tels produits auraient été suicidaire pour une marque. Les objectifs des appareils photo se devaient d’être au minimum lumineux car les capteurs et les systèmes autofocus des appareils reflex n’étaient alors pas assez performants pour rester opérationnels avec des lentilles ouvrant, au pire à F/6.3. C’est la raison pour laquelle des objectifs de type 150-600 mm des fabricants tiers (Tamron et Sigma) qui ont connu un franc succès en équipant les photographes de sport et de nature peu fortunés, en tout cas, ceux qui ne pouvaient se permettent de se payer des optiques ouvrant à F/4 voire F/2.8, ouvraient tout de même à F/5 à 150 mm pour finir à F/6.3, en bout de course à 600 mm. Avec son AF-S NIKKOR 200-500 mm F/5.6 ED VR, c’est même comme si Nikon avait voulu un petit peu se démarquer en faisant un peu mieux que la concurrence.

En quoi le RF 200-800 mm F/6.3-9 IS USM se démarque t’il de l’offre existante?

Avant toute chose, par son range tout à fait inédit. Déjà, pouvoir shooter à 800 mm sans dépenser plus de 10000 €, c’est une première, ou presque, car seul le RF 800 mm F/11 IS STM de la même marque l’avait proposé avant lui… En ce qui me concerne, c’est un objectif qui avait fini par me séduire au point que c’est celui que j’ai acheté pour accompagner mon boîtier Canon EOS R7 lorsque je me suis converti du reflex à l’hybride. Je ne fais que peu de photographie animalière en ce moment, mais pouvoir photographier au 800 mm à main levée au petit matin est extrêmement plaisant, et je n’ai par ailleurs rien à redire sur la qualité optique des images produites par ce genre d’objectif (j’avais pris la lune en photo en guise de premier test). Si vous voulez lire ou relire le post concernant ce premier retour d’expérience sur ce RF 800 mm F/11 IS STM, je vous reprends ci-après. Cet objectif tire par ailleurs ses défauts de ses qualités: cadrer un sujet à 800 mm, ce n’est pas facile! et si vous n’avez peur de ne pas y arriver, faîtes le test d’abord et optez éventuellement pour le 600 mm qui cadre un peu moi serré. Par ailleurs, pas de soucis à se faire pour voir son sujet, bien se détacher de l’arrière-plan avec un bokeh bien homogène. A 800 mm, le tassement des perspectives est tel que même à F/11, la profondeur de champ est suffisamment limitée pour permettre ça. Et l’ouverture constante à F/11? Pour l’instant j’avoue que ça ne m’a jamais dérangé, mais il peut parfois être bienvenu d’avoir la possibilité de fermer au delà de cette valeur…

En revanche, je ne parviens toujours pas à m’expliquer pourquoi le RF 800 mm F/11 ne parvient pas à faire la mise au point, ou lâche un sujet pourtant initialement accroché dans certaines conditions qui ne me paraissent pas particulièrement compliquées… Je continue, de scruter les réactions sur les forums… Au beau milieu des américains qui trouvent leur nouveau couple R7-800 F/11 « just amazing« , il y a bien quelques utilisateurs qui ont le même ressenti que moi. Il y en a un qui a même fait une vidéo pour mettre en garde sur le fait de ne pas accidentellement toucher la molette de mise au point lors de la prise de vue… Beaucoup disent qu’appréhender l’autofocus d’un hybride demanderait un temps d’apprentissage pour les utilisateurs aguerris de réflex qui tendraient à ne pas suffisamment faire confiance aux automatismes de leur nouvel appareil. Je continue donc à croire que c’est sans doute juste que je manque de pratique en espérant que mon matériel ne présente pas de défaut. Je vais aussi essayer de faire des tests en enlevant le filtre UV que j’ai placé sur la lentille frontale (on ne sait jamais…). Pour revenir à nos moutons, ouvrir à F/11 vous permettra donc de faire la mise au point la plupart du temps, en sachant que ça reste tout de même sous-optimal. De ce point de vue là, ouvrir à F/9 ne peut donc a priori qu’améliorer la situation, et c’est tant mieux!

Pour le reste, on peut se poser la question du poids et de l’encombrement d’une telle bestiole…

ModèleEncombrementPoids
RF 100-400 mm F/5.6-8 IS USM164,7 mm x 79,5 mm (diam. filtre 67 mm)635 g
RF 100-500 mm F/4.5-7.1L IS USM207,7 mm x 93,8 mm (diam. filtre 77 mm)1530 g
RF 200-800 mm F/6.3-9 IS USM314,1 mm x 102,3 mm (diam. filtre 95 mm)2050 g
RF 600 mm F/11 IS STM199,5 mm x 93,8 mm (diam. filtre 82 mm)930 g
RF 800 mm F/11 IS STM281,8 mm x 101,6 mm (diam. filtre 95 mm)1260 g

Sans surprise, c’est le 100-400 qui est le moins encombrant et le plus léger, mais son range demeure plus modeste. Si on s’intéresse au RF 200-800 mm F/6.3-9 IS USM, il est bien le plus encombrant et le plus lourd (en accusant tout de même un demi kilo de plus sur la balance que le très pro RF 100-500 mm F/4.5-7.1L IS USM). Bref, autant je n’ai aucun soucis, à trimballer les 1260 g du RF 800 mm F/11 IS STM (en sachant que je le trouve déjà pas mal encombrant), autant je me demande si ça ne serait deviendrait problématique de photographier à l’approche en milieu escarpé avec un objectif de plus de 2 kilos qui est par ailleurs, le plus encombrant.

L’autre point négatif pourrait être attribuable à un manque de polyvalence…

ModèleDistance minimale de mise au pointAgrandissement maximal
RF 100-400 mm F/5.6-8 IS USM0,88 m0,41
RF 100-500 mm F/4.5-7.1L IS USM0,9 m0,33
RF 200-800 mm F/6.3-9 IS USM0,8 m0,25
RF 600 mm F/11 IS STM4,5 m0,14
RF 800 mm F/11 IS STM6 m0,14

Mais non… En y regardant de plus près, le champion des mégazooms ne s’en tire pas si mal, en faisant déjà bien mieux que les focales fixes.

Est-ce que le je vais l’acheter?

A priori, je dis non… Ce qui est sûr, c’est que je vais attendre. Premièrement, je ne veux pas parler de son prix car ça m’énerve (même s’il reste somme toute raisonnable compte-tenu de ses caractéristiques ). Deuxièmement, car je ne peux m’empêcher de comparer cet objectif avec l’AF-S NIKKOR 200-500 mm F/5.6 ED VR qui aurait tout ce que je souhaite avec un range satisfaisant, en tout cas correspondant mieux à ma pratique, une ouverture maximale permettant par example de pouvoir à loisir y adjoindre un multiplicateur de focale 1.4x en cas de besoin, le tout pour un encombrement et un poids plus avantageux (quoique similaire pour le poids!) avec en prime un budget raisonnable. Du coup, je continue à rêver d’un RF 200-600 mm F/5.6-7.1 IS STM (ou USM) qui aurait vraiment fière allure…

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Ciel d’été étoilé, ou les nouvelles possibilités d’Adobe Lightroom (Photo Joris BERTRAND)

Mon activité photographique n’est pas très fournie en ce moment, et en plus je tarder à publier les photos de l’été dernier… C’était lors d’une belle et douce soirée, à l’occasion de la nuit des étoiles (le 11 août vers 21h35, pour être exact). On avait éteint toutes les lumières, on s’était éloigné le plus possible des habitations, et on s’était allongé dans l’herbe pour admirer ce que l’essaim des perséïdes avait de plus spectaculaire à dévoiler. C’était, par la même occasion la première fois que je testais la photo de ciel étoilé avec le Canon EOS R7 (et le Tokina AT-X Pro SD 11-16 mm F/2.8).

Le ciel devient si pollué par la lueur orangée des activités humaines à l’horizon et tellement quadrillé par tous les engins qu’on a pu y envoyer qu’il devient compliqué d’immortaliser le firmament dans ce qu’il a de plus sauvage. Ne serait-ce que sur cette image, il y a un bout de la trainée du train de satellites Starlink (en bas en orange), un satellite (en bas à droite) mais aussi et heureusement la trace d’une météorite qui avait déjà été bien visible à l’oeil nu (au centre). Par ailleurs, il y a bien une portion de bras de notre galaxie, la voie lactée et même la cime d’un grand conifère du jardin…

Pour ce type de réalisation, il faut adopter une ouverture la plus grande possible pour capter un maximum de lumière céleste. J’aurais donc du ouvrir à F/2.8 mais j’ai du accidentellement bouger la molette d’une paire de crans et je me retrouve ici à F/5.6 (!) Le temps de pose doit aussi être le plus long possible mais attention à ne pas être trop « gourmands ». Au delà de 30 s, le mouvement de la terre devient perceptible sur l’image et cela se traduit par des étoiles moins nettes. En effet, celles-ci commencent à enregistrer la rotation de notre planète sous la forme d’une trainée sur le capteur. Je me suis donc ici contenté d’une exposition de 25 s. La sensibilité capteur à quant à elle était poussée à 12800 ISO. J’aurais pu essayer de monter encore plus haut mais le bruit électronique serait alors devenu trop présent en altérant la qualité de l’image. C’était déjà un peu le cas sur l’image que je vous propose ici, mais c’était sans compter sur une des dernières possibilités d’Adobe Lightroom. Le logiciel dispose désormais d’une fonctionnalité de réduction du bruit basée sur l’Intelligence Artificielle. Concrètement, je sais pas exactement en quoi ça consiste mais force est de constater que ça fonctionne plutôt bien!

Des images racontées...

Chut, pas de bruit!

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Petite salticidae (Photo Joris Bertrand)

Hier matin, j’ai trouvé cette minuscule araignée sauteuse, pas plus grosse qu’une tête d’épingle, morte sur mon bureau. Bien sûr j’aurais pu la balayer d’un revers de la main ou souffler dessus pour l’envoyer je ne sais où mais je l’ai délicatement prélevée pour la glisser dans un petit tube d’une contenance de 25 uL que je possède en quantité dans mon matériel de terrain, à portée de main.

En rentrant, je me suis mis en tête de sortir tout de suite l’équipement nécessaire pour tenter de la photographier du mieux que je pouvais pour tenter de l’identifier. J’ai tout se suite pensé à mon objectif macro: le Canon EF 100 mm F/2.8 Macro USM sur lequel j’adjoindrais trois bangue-allonges Kenko de 12 + 20 + 36 mm et pour arriver à éclairer cette scène, le flash annulaire Metz Mecablitz 15 MS-1 Digital, le tout monté sur l’EOS 70D. Pourquoi pas l’EOS R7 me direz-vous? Et bien tout simplement car mon dernier boîtier ne possède hélas pas de flash intégré, ce qui a le malheur de le rendre inopérant avec un modèle de flash annulaire dont le déclenchement est commandé par le flash intégré du boîtier.

Une fois le matériel monté, j’ai fait le choix de déposer la bestiole sur un bout de carton qui était dans les tons de mon sujet. Et oui! c’est « poilu » un bout de carton quand on le regarde au rapport 2:1 de même que la petite araignée!

Pour le reste j’ai fait des réglages basiques en essayant de travailler la netteté dans Adobe Lightroom. Ce n’est pas parfait, mais je pense que c’est déjà plus du à un soucis de diffraction (on est à F/25) et de la conversion/compression de l’image en .jpeg qu’en raison d’un réel soucis de mise au point ou de flou de bougé (1/250 s), mais je peux me tromper… J’ai aussi tenté la nouvelle option de réduction du bruit du logiciel mais à 400 ISO, il n’y avait au final pas encore grand chose à corriger…

L’application Seek n’a pas réussi à identifier l’araignée à l’espèce sur la base de cette photo. J’attends les retours de la communauté iNaturalist…

Des images racontées...

Le dernier regard de la saltique

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Chevreuil peu inquiet (Photo Joris BERTRAND)

Le 14 août, le vent du midi s’était mis à souffler durant la nuit et à 7h30, les nuages qu’il avait apporté occultaient les premiers rayons du soleil. Je parcourais le plateau depuis près d’une heure et j’avais déjà pu observer un certain nombre de chevreuils et de renards. Cette photo n’est sans doute pas la plus esthétique de la série, mais je la partage pour ses exifs assez atypiques

Elle a été prise avec l’ovni photographique que constitue le Canon RF 800 mm F/11 IS STM avec une longueur de focale de 800 mm donc, une ouverture de F/11 (qui est fixe sur cet objectif) et un temps de pose d’1/320 s, le tout rendu possible par les capacités de l’autofocus du Canon EOS R7 et de la sensibilité de son capteur à 6400 ISO (sans compter la stabilisation du coupe boîtier/objectif).

Jamais je n’aurais pu prendre cette photo avec mon matériel réflex. Premièrement, une longueur de focale de 800 mm permet de se tenir à bonne distance de son sujet. Là pour le coup, j’avais le vent de face et c’est le chevreuil qui s’est approché sans me repérer dans mon ghilie suit avant de poursuivre paisiblement son chemin dans les fourrés. C’est au passage bien appréciable de pouvoir compter sur le déclenchement très discret de cet appareil. Par ailleurs, comment obtenir une photo nette au 1/320 s en shootant à main levée dans ces conditions sans un système de stabilisation très efficace? La qualité d’image de cette optique est surprenante et le capteur 32 mégapixels de l’EOS R7 gère bien la montée en ISO. Seule la mise au point an mode autofocus atteignait ses limites avec ces paramètres. J’ai d’ailleurs encore connu quelques ratés sur d’autres sujets une demi-heure avant.

Bref, hormis à l’aube ou au crépuscule, je commence à croire que je pourrais presque m’affranchir de mon vieillissant Canon EF 300 mm F/4L IS USM adoré pour mes séances de billebaude matinale. Il m’aura fallu un certain temps d’adaptation mais j’apprécie de plus en plus ce nouvel objectif.

Le dernier détail bluffant vient d’une nouvelle fonctionnalité d’Adobe Lightroom: la réduction du bruit (électronique) via l’IA (pour Intelligence Artificielle). Après traitement, qui peut encore imaginer que cette image a été prise avec une sensibilité capteur de 6400 ISO?!

Des images racontées...

La photo animalière au petit matin et à F/11: ça fonctionne (!)

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Matériel

La « petite robe noire » de mon RF 800 F/11 IS STM…

L’ensemble, une fois installé (Photo Joris BERTRAND)

Les protections easyCover constituent une solution de bon rapport qualité-prix pour protéger ses objectifs. C’est déjà d’un modèle approprié de la marque que mon Canon EF 300 mm F/4L IS USM est recouvert depuis de nombreuses années. Ce manchon en Néoprène, généralement disponible en plusieurs versions type militaire: Forest camouflage (comme c’est le cas sur mon 300 F/4), Brown camouflage, Green camouflage (ou encoreTrue Tomber HTC camouflage) mais aussi avec une version plus sobre mais néanmoins élégante baptisée Black (noire) en une ou plusieurs partie(s), s’ajuste(nt) plutôt bien aux mensurations de nos précieuses optiques. Concrètement, je suis persuadé que cela permet efficacement de protéger le fût de l’objectif des rayures et même des petits impacts. Adepte de l’approche, j’ai personnellement pour habitude de prendre appui sur ce que je peux pour stabiliser ma visée et ma prise de vue: rochers et troncs d’arbres principalement. C’est donc tout naturellement que j’ai fait l’acquisition de ce type de protection pour mon nouveau RF 800 mm F/11 IS STM. J’ai opté pour la version Black du modèle easyCover spécifiquement conçu pour cet objectif. Vu la taille et l’encombrement déjà conséquent de l’engin, la protection ne comporte pas une seule, mais 9 pièces de Néoprène (y compris une prévue pour le pare-soleil) à disposer méthodiquement sur le fût. La notice explicative est facile à lire et l’emballage d’origine du produit inspire confiance. Les différentes pièces numérotées s’enfilent sans difficulté et je n’ai eu aucun soucis à installer les bandes de Néoprène une à une sur le fût. Je ne suis pas sûr que toutes sont 100% utiles, mais mieux vaut plus de protection que pas assez. J’ai déjà fait l’impasse sur les parties n°6 (avec adhésif pour la portion portant les commutateurs pour allumer/éteindre la stabilisation, passer de AF à MF et du limiteur de plage AF) et n°8 (avec un velcro pour protéger la partie qui se déploie lorsque l’objectif est en position « prise de vue ») et je n’exclue pas d’enlever à l’usage les parties n°5 (sur les parties mobiles des bagues de mise au point et n°4).

Est-ce la meilleure option? Peut-être pas mais l’équivalent de marque LensCoat distribué chez Jama coute deux fois plus cher. Je ne dis pas que cette option n’est pas de meilleure qualité mais je ne suis juste pas sûr que le jeu en vaille vraiment la chandelle. En attendant, je resterai donc fidèle à easyCover en accueillant volontiers en commentaire vos retours d’expérience personnels.

La notice pour le montage de la protection fournir par easyCover
Par défaut

Pic de Gallinas (2624 m), Pic de Redoun (2677 m) et entre les deux, Pic de la Dona (2702 m) au dessus du col Mitja, Pic du Géant (2881 m) et Pic de l’Enfer (2869m), Pic de Noufonts (2861 m) puis et à droite la crête du Cambre d’Aze (2711 m). Des noms ayant tout naturellement une consonance épique pour la plupart d’entre eux, qui m’évoquent en tout cas de mémorables souvenirs de randonnées, tantôt agréables tantôt arrosées, voire dantesques avec des nuits passées sous l’orage et la grêle a espérer que la toile de tente ne se déchire pas pendant une rafale. Cette photo a été prise avec le Canon EOS R7 et l’EF-S 15-85 mm F/3.5-5.6 IS USM à F/11, 1/160s et 200 ISO depuis les Angles. Vu la tourmente qui allait se lever sur les hauteurs de la Cerdagne ce jour-là, je pense qu’il ne fallait mieux pas traîner sur ces sommets enneigés qui contrastent avec les nuages, annonçant la couleur.

Des images racontées...

« Le temps se gâte sur la Cerdagne »

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